Chronique d’une petite campagne

Ah Dijon, une ville extraordinaire, à croire que la moutarde monte à la tête de chacun de nous, on ne ressort jamais indemne de cette ville. Capitale Bourguignonne, le vin coule à flot, j’ouvre une petite bouteille de Nuit Saint Georges millésime et je commence ma seconde pré campagne. Je suis conseiller municipal, ayant perdu l’élection précédente de peu face au grand Marengo, qui a décidé de changer d’horizon.Voici le récit de mon épopée.

Cette campagne s’annonce prometteuse, une bonne partie des électeurs a déjà confiance en moi, peut-être parce que je suis bourguignon et que j’ai vécu à Montchapet durant quelques années scolaires, en colocation avec l’un de mes meilleurs amis, aujourd’hui parti rejoindre Dieu dans ses créations et ses miracles. Voilà pourquoi cette ville me tient particulièrement à coeur.

dijonÊtre maire de Dijon, c’est l’un de mes gros objectifs de carrière, et encore plus quand on approche de la fin du mois et que la région est en jeu, donc il n’y aura pas de quartiers, je gagnerai coûte que coûte. Pour cela, j’ai engagé un politologue durant les premiers jours de la campagne, afin de savoir où je dois aller coller des affiches, et quels thèmes je dois aborder pour mener à bien ma conquête. J’essaye plusieurs slogans, je n’arrive pas à trouver quelque chose de percutant à dire, et puis je m’inspire du déroulement de la pré campagne, où la corruption fait déjà rage, et dans un élan de bonté, je promet des friandises contre la gentillesse des uns et des autres : « Sois mignon à Dijon, et je t’offre des bonbons. » Apparemment, cela plaît, je suis noté excellent, c’est cool, je vais attirer du monde avec ce slogan. J’ai un million en caisse, des crédits offerts généreusement par un ami. Je discute avec mon ancien allié, qui a fait un score honorable et avec qui on a failli gagner à la précédente campagne. On décide de s’allier à nouveau. Je n’ai pas le droit de perdre, j’ai toutes les armes pour gagner.

La pré campagne commence et la guerre qui va avec. On a pas l’intention de me laisser gagner, mes gentils leaders sont gâtés, cela me coûte cher de les garder au top, je trouve quelques thèmes avec personne dessus qui vont sortir en début de campagne, je réserve donc les deux plus gros meetings pour le premier jour de campagne avec ces thèmes, un pour le lendemain au Zenith, tout en gardant une réserve pour chaque jour de pré campagne, afin de vite sédimenter et avoir un maximum de militants.
Argh, cela ne fonctionne pas tellement, mes leaders perdent en charisme, pas bon avant mes deux gros meetings, mais bon… je compte un peu sur la chance et sur la popularité naissante de ces thèmes. J’affiche en masse, en me créditant de 2 affiches supplémentaires pour toute la campagne. Je ne dois pas être le seul, chaque affichage ne revient pas avant 24h, c’est pas très gênant, je suis connecté très tard, mon slogan est bien noté donc j’influence grandement les indécis et je conforte quelques électeurs, tout en baissant mes adversaires.

afficheur

En plus, je garde en moyenne deux affiches d’avance au cas où on voudrait me remplacer. Je passe tous les jours au marché pour montrer que je suis présent à mes électeurs, ils me récompensent bien d’un +1 chaque jour. Je passe mon temps à vérifier mes affiches et mes leaders, qui s’en prennent une tous les jours. Cela commence à m’énerver, et en plus, je n’obtiens pas ce foutu préfet ni le journaliste, et c’est sur moi qu’ils parlent dans le journal. Je commence à chercher mon détracteur, en discutant avec les autres candidats, et en tentant quelques séquestrations de leaders pour les faire parler. Même sous la torture, ils ne disent rien. Toi, tu n’auras pas de bonbons, na !!!

Je me prend un préfet… -6 points et 60000 plakass d’amende…Deux préfets -8 points 90000 plakass d’amende… Trois préfets… -4 points et 50000 plakass d’amende… Ma caisse baisse pour arriver à un seuil critique, mouai bon, on va se calmer et patienter… La vengeance est un plat qui se mange froid.

Une joueuse s’en prend vulgairement à moi, et agressivement, et décide de me prendre pour cible toute la campagne. Ok, excite toi, au moins je sais à qui je vais envoyer le préfet. Je ne tente plus de corruption de leaders, je me contente d’afficher, de « meetinguer », de choisir les bons thèmes, de primer mes leaders et d’obtenir un maximum de services du préfet et du journaliste, que j’envoie régulièrement à mes adversaires principaux. Un petit Financement occulte découvert, de la corruption à gogo, c’est chouette Dijon.

Je m’envole dans les sondages, cela ne plait pas à tout le monde, mais ce n’est pas grave. Continuez à épuiser vos réserves, moi je me reconstitue une caisse et je vous laisse creuser votre propre tombe. Alors que je n’ai qu’un ou deux militants les premiers jours, puisqu’on les attaque également, je me retrouve avec beaucoup d’électeurs de niveau 3 ou 4. Je me permet donc deux autres gros meetings quelques jours après les deux premiers, et me voilà avec un confort de 7 ou 8 militants dans 3 ou 4 quartiers et les autres électeurs ne sont pas loin d’être convertis à ma cause.

Encore un ou deux meetings réussis et je vais en avoir d’autres, c’est sûr. Je regarde l’aide aux militants, il paraît que le record est 22 militants. Mmh, cela ne doit pas être à jour, j’en ai déjà 20 et on est à mi campagne. Et puis je prévois de changer mes thèmes, qui deviennent obsolètes. J’en ai justement 3 qui sortent maintenant et vont sortir plusieurs fois sur la fin de campagne. Le politologue me dit que je suis seul sur deux d’entre eux, et on est deux sur le troisième, et c’est mon allié… Ok, ceux là je les garde…

stade

22 militants, record égalé… 24 militants, record battu…

J’en ai dans tous les quartiers, et parfois, je suis tellement sédimenté dans un quartier que je ne peux que faire baisser mes adversaires. Soit, de toute façon je n’en attendais pas moins. J’évite de convertir de nouveaux électeurs, je me contente d’augmenter les miens ou de baisser ceux de mes adversaires, je m’occuperais de la propagande la veille du premier tour…

Tiens, je crois qu’on s’est fait une raison, ou alors mes détracteurs n’ont plus les fonds, mes leaders sont moins touchés. Une petite enveloppe par-ci par là, sans plus, donc ils redeviennent charismatiques et loyaux. Parfait, plus qu’un jour et c’est le premier tour.

Je n’ai pas de meetings aujourd’hui, il m’en faut un.
Oh mais que vois-je ? Ma chère adversaire rancunière et possédée par une envie de me pourrir est très très faible et c’est quoi ce joli petit Stade tout beau tout frais qui n’attend que moi ?
Eh bien l’heure de la vengeance est venue.
Et biiim une pauvre petite enveloppe parfaitement pas chère qui arrive à son but, ce meeting est à mouahahhahahah !
Ma nouvelle ennemie rage sur le marché, au point qu’un modérateur est obligé d’intervenir. J’en rajoute une couche, le ridicule me fait toujours rire, et le modérateur me dit en message privé de ne pas alimenter les discussions stériles. Oui c’est vrai, gardons notre sérieux voyons. ^^

Comme prévu, j’ai beaucoup de militants, des thèmes très prometteurs et qui vont encore sortir pour le second tour, et un beau meeting pour le second tour. Mes militants servent au maximum à convertir de nouveaux électeurs, et le second tour est annoncé :

Résultat 1er tour Dijon
Abstention 9.58 %
1. amaru Le clan des sauvages 52.61 %
2. Adversaire du parti du maire sortant 15.34 %
3. Mon allié 13.22 %
4. mon détracteur 8.85 %
5. l’allié de mon adversaire 5.53 %

Bon bah ça devrait aller, on me félicite déjà d’avance en privé et au marché. Préparons notre débats mes chers leaders. Qui est chaud pour débattre ?

-Moi moi moi !

Quelle est cette petite voix ? Oh ma fille d’amour, tu as envie de gagner la ville où papa a habité ? (et où il t’a préconçu :p ) Ok, j’ai toute confiance, avec l’expérience acquise aux précédentes campagnes, je le sens bien, et puis Massimo a trop forcé sur le vin, il est pas apte.

Le système de notation des débats ne permet pas de grandes surprises quand on a compris qu’il suffisait qu’il soit suffisamment aéré et long pour être voté, mais j’essaye quand même de les rendre attrayants et sensés. Mon adversaire obtient 13%, tout comme moi. De toute façon, à moins d’un cataclysme, je ne risque rien. Et pourtant, mis à part mon alliés, tous se reportent sur mon adversaire. Moi aussi je vous aime les copains <3

Bref, il n’y a plus de suspense depuis déjà quelques jours.
Je gagne avec 72% de voix, et la région est à moi.

Vive la Bourgogne, vive la moutarde, vive les vignes, vive Dijon et paix à toutes et tous.

Auteur : Amaru

Coupe

Cet article est vainqueur de l’épreuve n°10 de l’animation « Les 12 travaux de VPM » : publication d’un article sur l’un des médias de VPM (VPMedias et/ou Krustytime). 500 000 plakass en récompense du meilleur article.


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