Ce soir, je ne dormirai pas. Tel est le cas depuis déjà des mois. Je fonds dans le trépas, je meurs dans le noir, sans croire au Mea Culpa. Me vient soudain le goût amer d’une larme versée, sûrement de travers ai-je dû l’avaler. Riez, moqueurs, jugez ma rancœur. Crachez sur ma douleur, bafouez mon honneur. Lutter ? Je ne suis plus d’humeur … A présent, c’est le néant.
Tout espoir perdu à jamais. Dès lors qu’elle m’a regardé, je la croyais mienne, alors que j’espérais qu’elle m’appartienne, elle s’est envolée telle une âme en peine. Même une pluie diluvienne ne pourrait balayer cette douleur, quoi qu’il m’advienne je ne trouverai la lueur. Celle qui mettra terme à ma monotonie, celle qui renferme toute utopie d’un avenir inerme en ta compagnie. Tu me renies.
J’encaisse les longues heures passées à espérer que tu daignes m’aimer, que tu rabaisses mon rejet de toute autre espèce conformée à te ressembler. Mon dégoût envers une autre dame ne me laisse pas de marbre, mais jaloux au grand dam de ton futur époux, je m’assurerai un destin macabre. Plaisantin sera celui qui te volera à moi, ton prétendant malsain qui osera écraser entre ses mains mon cœur déjà meurtri par tes erreurs infinies. Pourquoi ne pas me choisir ? Pourquoi dois-je te laisser partir ? Dans les bras de celui-ci, tu sauras trouver ton bonheur, que je recherche depuis des nuits, aveuglé par l’horreur. Celui-ci ? Ce ne sera pas moi. Je m’ennuie de pleurer, rejeter tant d’émoi. C’est ici ou jamais que je supporterai cette idée sans jamais m’arrêter. Te faire rire, te conquérir, voila ma destinée.
Il t’arrive de temps en temps, de déjouer mes illusions, lorsque l’envie te prend, de t’amuser de mes intentions, pour laisser l’espoir régner en moi au plus profond. Je me morfonds. Aimes-tu autant me voir souffrir ? Serait-il temps de t’abstenir ? Trouves-tu satisfaction à m’affaiblir ? Prends-tu consciences de mon impatience à t’oublier à jamais ? Tu es mon essence, qui gâche mes journées, mon effervescence, ma vie a dévié de son sens. Tu le sais. Et tu t’en délectes, tu es hyène, et moi insecte, loin d’être mienne, tu es abjecte. Et pourtant si parfaite, … je m’entête d’idées surfaites. Je courrais, sans m’arrêter, j’escaladerais, chaque sommet, je mourrais et tuerais, si je te savais, à mes côtés.
Je m’imagine encore, ni force ni violence, ne pouvant être plus fort, que mon adolescence, l’infini désespoir rimant avec jouvence. « Ce n’est que passager », dois-je me dire pour me consoler, « cela finira par passer », avouais-je avec sincérité, mais le sentier est long, difficile à traverser, sinueux et furibond, comme s’il voulait m’achever.
Je m’imagine toujours, son regard rempli d’amour, un sourire en bravoure, déjouant les mauvais tours. Assoupi dans ses bras, je me régale déjà, de son parfum opportun qui m’emmène au lointain… Ses cheveux en suis-je fou, tant son teint est si doux. Ses yeux ne me quittent pas, arrachent mon aura. Avoueras-tu enfin que de moi tu as besoin ? Comprendras tu que le destin nous appartient ? J’ai trop peur de t’aimer, de ne pas t’oublier. Chaque heure passée à tenter de te remplacer, ne fera qu’amplifier, ma peine abandonnée. La haine me reconnaît, me gêne et me déplait, surviennent les mauvais traits, apparus sans patienter. Ils proviennent de nuit passées, à tourner et noyer, mes pensées déchaînées, accablées, et blessées.
Je m’insurge et je purge, ce malheur qui demeure, à jamais perpétré, dans mon âme, tel un blâme.
L’amour n’est que hasard. Un mauvais lancer de dés, le désespoir s’invite, sans jamais crier gare. L’envers du décor, n’est autre que peine et morts, de mon sang, dans ma chair, je ressens le mystère, non sans un coup de flair, s’invite la misère. Me quittera t-elle ? Je l’espère. Mais, la lumière ne saura guère atteindre ma tanière. Mon Dieu qu’elle est belle… Ciels et mers ne pourront te satisfaire. A quoi bon que je m’indiffère de tes charmes faits pour plaire, que j’implore, que j’espère, qu’elle me sorte de cet enfer.
Qui serait assez dérangé, pour oser se comparer, à une telle beauté ? Qui pourrait s’estimer trop parfait pour envier rivaliser avec ma dulcinée ? Chacun trouve chaussure à son pied ? C’est bien trop vite balancé, pour s’avérer être vrai. A quand pourrai-je l’embrasser ? Jamais ? J’en suis le premier attristé. Et personne pour me consoler de cet amour volé.
Morose, je me perds dans ma prose. A quoi bon ressasser mes peines, mes idées, qui freinent mes journées, atteignent mes pensées…
Mon cœur à la dérive, bien loin d’atteindre une rive, mes pleurs qui me dénigrent, mon chagrin te rend ivre.
L’amour, si rare et imprévisible, ne peut-être que destructeur ou source de bonheur. Il désempare et rend nuisible, ou nous empare d’un sentiment indescriptible. Jamais je n’ai pu y goûter, sans qu’un couteau aiguisé ne vienne s’empaler sur ma conscience déjà trop entamée. Saurai-je un jour changer d’horizon,… Ne plus toujours tourner en rond… Drôle de question. Je suis seul, abandonné, personne ne peut m’accompagner, ni oser me consoler. Mon ventre est douloureux dès que je pense à toi, mon cœur baigne dans l’horreur quand je te sais loin de moi. Mon honneur n’est plus, la douleur me tue.
Tu es rubis, fève, diamant et rêve, lubie. Tu es mon glaive. Prête à m’estropier, me mutiler sans pitié, d’un simple regard, à tes pieds je pourrais te supplier de m’aimer. De me considérer, tel que je me suis présenté, peut-être pas le plus à vanter, mais un homme prêt à te combler. Mes défauts, feront tes qualités. Tes maux se verront s’envoler. Mes plaisirs à jamais gâchés par cette idée de lassitude, semblent s’inscrire dans ma vie agitée par cette rude platitude.
C’est la solitude qui règne en mes attitudes. Impossible de changer mon expression tant mes supplices sont omniscients. Voyou je suis, de ne penser qu’à elle, fou je fuis, devant son naturel. Elle noue la corde à mon cou, sans scrupule ni amour. Je suis à genou, sans détour, je me sens lourd. Lourd de ce poids qui me tourne autour, chaque jour, et me détourne de mes sentiments d’amour. Donne-moi la chance d’être heureux. Panse les nœuds douloureux formés au creux de mon esprit, sache le, tu es mon anesthésie. Lorsque je te vois, la douleur s’envole, mon esprit prend feu, mon petit cœur s’immole, plus que jamais soucieux, de ton allure qui me déboussole. Une princesse. Sans cesse maîtresse de mes allégresses, ta gentillesse m’oppresse. Tu es Déesse.
Donne-moi le plaisir d’être à tes côtés, t’écouter, te parler, accorde moi le désir de te caresser, t’embrasser, t’admirer, m’enrichir de ta volupté. D’une beauté inégalable, tu renais pour mieux me voir mourir, insurmontable tu apparais, non sans jamais te haïr, tu ne penses qu’à m’éblouir. Exécrable tant tu es belle, admirable, tu sembles merveille. Impossible de me défaire de ta vervelle, tu me retiens prisonnier habituel, comme hirondelle je suis captif. Naïf, je garde espoir croyant au miracle, pensif, broyant du noir, je te connais comme mon oracle, tout en restant plaintif.
Je veux partager à tes côtés nos souvenirs, nos pleurs et nos rires, nos peurs, qui sauraient me suffire. Ta douceur a pu me conquérir, ma rancœur ne sera qu’élixir.
Serait-il nécessaire que je me coupe les veines ? En vaut-elle vraiment la peine ?
Maîtresse de mon cœur, tu en possède les clefs, celles qui par maladresse, se sont égarées. A présent, nul espoir de les retrouver. Le néant s’offre à moi, telle une fatalité.
Elle me plait. Inutile de le cacher, de m’écarter de la vérité. Elle m’obsède. Impossible d’en faire abstraction, tellement tout s’apparente à elle. Je cède.
Elle peuple mes rêves, hante mes nuits, est le fruit de mes insomnies.
Il faut que je m’échappe, avant qu’elle ne me rattrape.
En finir une bonne fois pour toute. En finir, pour toujours.
Je t’aime.
Commentaires
15 réponses à “Elle me hante”
La présentation est malheureusement bien meilleure sous Word …
Bref voila, dans la lignée de « Page Blanche », ce petit texte qui surement parlera à beaucoup de personnes, je n’en doute pas. Après, qu’il plaise, c’est une autre histoire ;)
Merci à ceux qui ont lu !
Du Kruty’ comme on l’aime.
Tous tes articles sont fabuleux, j’adore ton style d’écriture et ta façon de penser.
Bravo pour cette article et continu ainsi ! ;p
Tu va pouvoir t’en servir pour faire la cour a chlochlo comme ca julien ;).
Très belle rime Krusty !! ^^
Super article Krusty, félicitations !
Va falloir que tu me passes le 06 à ta Margaux, que je lui dises ce que je pense, non mais !
Bon sinon l’article est (et je suis sincère, je le dirais quelque soit l’auteur) splendide. Vraiment. T’es un génie mon Krusty.
MargOT. Nahméoh ^^
Merci beaucoup vous 5, ça fait plaisir :) !
Bon, j’ai longtemps hésité avant de lire ton article car je déteste tout ce qui est poème d’amour. Mais la curiosité m’a titillé.
Je trouve ce texte très bien écrit et tu arrives vraiment à faire ressentir tes lecteurs tes émotions. Il y a du travail derrière au niveau sonorité etc. Bref malgré le fait que cela ne soit pas mon registre préféré, j’ai vraiment bien aimé ton texte.
En espérant pour toi que tu finiras en couple avec l’être que tu aimes. Bonne continuation dans ta vie sentimentale, ne perd pas espoir.
Love
C’est beauw :)
Viens par là mon krustou, fais un câlin à tonton Ouioui
<3
Merci beaucoup :) !!
Faut l’avouer, tu as du talent !
Tu mets combien de temps pour écrire un texte de cette taille ? (environ)
Merci !
Et bien, pour cela il faut à peu près compter deux semaines, en y intégrant les relectures, retouches, etc. Bien sur, il se peut que dans ses deux semaines, il se passe 2-3 jours sans que je n’écrive, car c’est vraiment une question d’inspiration. Je ne m’oblige pas à écrire de telle heure à telle heure, par exemple.
Pour cette nouvelle, je me suis même mis à écrire en me réveillant à 4h en pleine nuit, après qu’une phrase me soit venue en tête dans un de mes rêves. Donc ça arrive aussi vite que sa repart.
Mais voila en gros, dès lors que je me dis « je commence » et « j’ai finis », il se passe environ deux semaines :)
« Pour cette nouvelle, je me suis même mis à écrire en me réveillant à 4h en pleine nuit, après qu’une phrase me soit venue en tête dans un de mes rêves. Donc ça arrive aussi vite que sa repart. »
Et sinon on peut t’interner ?
Enfoiré, va :D