Dans l'épisode précédent, notre grand journaliste a commencé son enquête sur le Parti en Live, récemment rebaptisé le Règne de la Pendule. Après avoir rencontré Spolioz et son fusil, et visité les bureaux d'Ere, de Chaminette, et de Spolioz lui-même, Dragalex n'est pas au bout de ses surprises, et se voit confié entre les mains expertes et bretonnes de Triskel, alias Johndo.
« Ah damnit ! J'oubliais. Il faut absolument que je finisse de rédiger mon coup de gueule de ce soir ! 7 fois 8, 56 !! Arf, excuse-moi, il faut que je te laisse. TRISKEEEL ?! »
Quelques instants plus tard, le légendaire Breton se pointait devant la porte d'un air nonchalant, avec sa dégaine de poireau vapeur. Spolioz lui expliqua brièvement la raison de ma venue et me confia à lui. Johndo, alias Triskel, acquiesça et m'enjoignit de le suivre, ce que je fis, non sans avoir auparavant remercié Spolioz pour le temps qu'il m'avait consacré.
« T'as bien de la chance que je ne sois pas encore bourré, aujourd'hui, toi. Par contre, il faudra que je te laisse à 6h15, heure bretonne. » annonça Johndo, en me guidant vers une nouvelle pièce.
« 6h15, heure bretonne, ça correspond à… ? » demandai-je, gêné,
« 6h15 heure française. Mais nous, on parle en heure bretonne. » répondit-il simplement.
D'un coup d'œil panoramique, je vis Alerbert, l'ancien, avec Arfenus, accoudés au bar, qui racontaient des blagues en riant. Mau tenait une chope de bière à la main, et me regarda droit dans les yeux, appuyé calmement contre le bar (le congre, que le bar abhorre ou le bar que le congre hait).
Johndo me précéda à l'intérieur de son bureau. Sans faire attention, j'entrai dans la pièce, avant de lâcher un cri de surprise, et de lever les yeux, incrédule, et humides. Il pleuvait. Il PLEUVAIT à l'intérieur de la pièce. Ça sortait du plafond.
« Ahah, ça surprend toujours, la première fois. Bienvenue dans ce petit bout de Bretagne ! »
En observant bien, je vis que le sol était en pente, et qu'une gouttière permettait à l'eau de s'évacuer. Johndo m'expliqua :
« Ah oui. Quand l'eau a fini de couler ici, elle s'évacue dans la pièce d'en-dessous. On a installé une vraie piscine, en-dessous, grâce à moi. C'est trop top. »
J'osai une remarque, en haussant la voix pour couvrir le clapotis de l'eau :
« Mais, comment tu fais pour travailler sous la pluie ?? Tous tes papiers doivent être détrempés ! »
Ce à quoi il répondit calmement :
« Parce que tu crois que je travaille ? Ah, les jeunes… Si je suis revenu, c'est en faisant promettre à Arc que je ne bosserai pas. Alors je m'en fous. En plus, nous, les Bretons, nous sommes amphibies et waterproof par définition et tradition. »
Je commençais à comprendre pourquoi Darky s'était débarrassé de ce dossier… Une grippe, tu parles… C'est moi, qui vais le prendre en grippe !
Après avoir dégusté un morceau de « cinq-quart » (Johndo rajoute l'alcool aux quatre ingrédients traditionnels du quatre-quart), et m'être fait montrer les nombreuses cartes postales de Toulouse que Johndo reçoit tous les jours de ses admirateurs, je suivis l'ami de la Bretagne dans la pièce d'à côté. Une dizaine de haches était plantées sur la porte suivante. Il m'expliqua :
« Et bien, tu sais, au début, on aimait bien chambrer Chucky. Alors chaque fois qu'elle riait en faisant des « hhhhhh », on lui balançait une hache. Mais ne t'inquiète pas ! A porte est solide. On a fini par s'en rendre compte, en tous cas » dit-il, presque admiratif, en caressant le manche des haches (toute allusion sexuelle serait purement ou salacement fortuite).
Une fois à l'intérieur, je découvris un bureau presque neuf, parfaitement ordonné. Quelques dossiers étaient parfaitement alignés sur le bureau, et la photo d'Oxygen et Geekinthepink, la même que tout à l'heure s'y trouvait aussi. A regarder de près, il y avait autre chose. Deux objets. Je fis le tour du bureau et je vis que c'était un Bescherelle (le livre dont tu sais qu'il t'a été utile quand tu réussis à écrire son nom parfaitement du premier coup) et et un GPS. Johndo ricana et m'expliqua :
« A Noël, on l'a aussi un peu chambrée. Eheh. Comme elle a été élue Présidente, on a voulu lui faire des cadeaux. Bon, ben du coup, Spolioz lui a offert un livre de grammaire. Rholala qu'est-ce qu'on a ri. J'en ai les larmes aux yeux. Quant à Arfenus, comme tu sais qu'elle est pour le PSG… Ahah, la Pauvre!! … il lui a offert un GPS, en lui demandant comment on appelle un GPS qui ne fonctionne pas. Réponse ? Un PSG !! »
Johndo continua à rire, tandis que j'essayais de me retenir autant que possible. J'en profitais pour observer un des murs de la pièce, recouvert d'écharpes. Tout en haut, un slogan apparaissait. Au lieu du traditionnel « Paris est magique », Chucky, alias Oxygen, avait fait indiquer « Paris, et mon Geek ». Sur tout le reste du mur étaient accrochés des écharpes de supporter du PSG. Et, bizarrement, plus bas, des écharpes de l'OM, des écharpes de l'Olympique Lyonnais, et même des écharpes de … Schirrhein (oui, cette ville EXISTE). Johndo remarqua que mon regard sur les écharpes se faisait insistant, presque fusionnel et sensuel, et prit la parole.
« Ah ben oui. Elle accroche toute sa breloque du PSG sur le mur. Mais à chaque fois qu'elle n'est pas là, on passe, et on accroche d'autres écharpes, pour la faire râler. Mais c'est pas facile de la mettre de mauvais poil, alors on insiste. Attention, quand je dis mauvais poil, ça ne veut pas dire qu'elle est poilue, hein. On ne parle pas de Ginette, là. Enfin bref. »
Je n'avais même pas remarqué qu'il avait pris avec lui une écharpe du Stade Rennais en quittant son bureau. Il l'accrocha par-dessus les autres avec délectation et des punaises.
« J'ai dit à Oxy que si le PSG gagne le championnat, je me jette à poil dans la Seine. Rien à foutre. Je suis Breton, donc waterproof. Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai encore des endroits à te montrer »
Je le suivis un peu plus loin dans le couloir, alors que l'ambiance redoublait autour du bar, au centre du hall. On passa devant la porte de Youki. Johndo m'expliqua :
« Alors lui, il cumule les tares. Il s'appelle Youki. Comme un youka, mais avec un i. Comme Youpi, mais avec un k. Parce que c'est un cas. Non seulement il était à la FMR, mais en plus, il est Belge. Je te raconte pas comme on rigole, avec lui… On lui sort une blague belge par jour. Ah ben justement… Je t'ai parlé de notre piscine… L'autre jour, il faisait la planche, alors je lui ai sorti : -Pourquoi les Belges nagent-ils toujours au fond de la piscine ? Parce que, au fond, ils ne sont pas si cons !- Il a tellement ri, qu'il a failli couler. Hehe. Alors du coup, pour se venger, il m'appelle le Manneken-pis, rapport à la pluie qui tombe dans mon bureau, et aussi, je dois dire, à mon côté pissomane en fin de soirée, quand j'ai trop bu. Euh, voilà. »
On arriva ensuite devant le bureau de Pendululum. En toute originalité, des pendules étaient accrochés sur toute la hauteur de la porte. C'est alors qu'un cri retentit à l'unisson depuis le bar : « 6 heures et quart, l'heure du Ricard !! ». J'étais pas loin de l'infarctus, je dois dire. Quant au facepalm, ça faisait très longtemps que je l'avais largement dépassé. Johndo s'illumina et me dit, tout en courant vers le centre du hall : « Ils vont servir le pastis, faut que j'y aille ! Bonne chance pour la suite, Drag !! ».
Ah. Bon, en même temps, l'heure de mon rendez-vous avec Arc avait sonné (enfin, crié). Mais elle n'était toujours pas arrivée. Alors, décomplexé par les découvertes que j'avais fait jusque là, je me risquai à pousser la porte du bureau de Pendulum. L'obscurité n'était brisée que par la faible lueur de quelques cierges scintillants aux quatre coins de la pièce. Des pendules pendus au plafond oscillaient à rythme régulier en produisant une cacophonie de « tic » et de « tac », exactement comme les bonbons. L'ambiance était glauque. Dans la pénombre, on distinguait vaguement des étagères remplies de breloque à la mode exorciste, un bureau en ébène, et… Aaah ! Quelqu'un assis derrière le bureau, silencieux et stoïque depuis mon arrivée. Je devinai qu'il s'agissait de Pendulum.
En fait, si on était capable de faire abstraction des bonbons, enfin, des « tic tac », on l'entendait distinctement murmurer l'heure comme en mâchonnant un chewing-gum invisible à l'eucalyptus (ou peut-être à la menthe fraîche). « Il est dix-huit heure, seize. Dis-huit heure, seize. » chuchota-t-il dans un souffle. Pris de panique, je reculai en direction de la sortie, quand une main squelettique agrippa (d'Aubigné) mon épaule, et fit obstacle à mon départ. Je me retournai, et je vis un mort vivant ! Il avait la tête de Michael Jackson passé dans une centrifugeuse, ses yeux tournaient dans leurs orbites avant de se poser sur moi à rythme régulier, au rythme des tic, et des tac. Et, et, et…
Non, j'déconne. Vous m'avez cru ? Franchement. Non, ben j'ai reculé, et je suis sorti, tranquillement. En prenant soin de méticuleusement fermer la porte, quand même.
En retraversant la pièce, je croisai Alebert, avec sa longue barbe blanche qui lui donnait un air de ressemblance avec le grand schtroumpf, qui discutait avec Jejeboss, le p'tit jeune du parti, dont la chemise entrouverte laissait deviner son torse musclé et le peu d'attention qu'il portait à son look vestimentaire. Alors que Alebert racontait la sombre histoire de la présidence d'Izzie avec des gestes aussi théâtraux que ceux d'un Serge Moati bourré, Jejeboss, distraitement, fredonnait ces quelques paroles : « Bury it, I won't let you bury it, I won't let you smother it, I won't let you murder it », avec un accent anglais du niveau de mes chaussettes, qu'il serait incorrect de retranscrire à l'écrit.
A ce moment précis, je pensais avoir quasiment tout vu. Loin s'en phallus… FALLAIT, FALLAIT. Oh ça va, vous, et votre esprit mal tourné. Je me trouvais face à une porte anonyme comme les alcooliques du même nom. Je l'ouvris (pas ma grande gueule, la porte). Sur le bureau, on pouvait voir des préservatifs emballés dans des petites pochettes jaunes à l'effigie de « Faites Claquer le Latex ». Sur l'écran de l'ordinateur était resté affiché un travail en cours, intitulé « Petit parti recherche soutien d'un porte-parole généreux, récompense en nature ». Et puis il y avait aussi plusieurs recueils de blagues et calembours. Les blagues belges, Youki oblige, étaient particulièrement bien représentées. Aucun doute, un tel étalage de Sarkasmes ne pouvait être que l'œuvre d'Arfenus. Un brave gars. En même temps, un type qui arbore un avatar de Grégory House ne peut être qu'un chic type.
Le bureau d'à côté était parfaitement rangé, ce qui me faisait presque douter de l'appartenance de son propriétaire au parti. Sur le bureau était posé un jardin zen en forme de ying et de yang. Ou plutôt, de yang et de Ying, pour être précis. Le sable était parfaitement ratissé de bandes parallèles les unes aux autres. Quelques photos familiales complétaient la décoration. Il se dégageait une impressionnante sérénité de l'endroit. C'est alors que je remarquai le chat qui dormait paisiblement sur le siège. En me voyant, il ouvrit grand les yeux, et ronronna avec délectation, avant de se rendormir. On ne pouvait être que dans le domaine de Mau, alias Sanghamaya.
Je me trouvais enfin devant ce qui ressemblait au bureau de la matrone. Je veux dire, pa-trone. C'était une grande porte en fer gris sombre. De part et d'autre, deux portes plus petites. L'une était fermée, et il était indiqué « Ichon », pseudo devant lequel un petit malin avait trouvé judicieux d'ajouter un « b » au marqueur noir. Un petit carton accroché à la poignée indiquait « En meeting, je reviens à 19h. Laissez un message sous la porte si vous avez besoin de moi. »
Misterclash passait à côté de moi, sans me voir, en sirotant un pastis, et ricana : « Ahah, comme si tu étais en meeting… Espèce de chouchou. On y croit. » puis il continua sa route, un sourire en coin.
Je décidai alors d'observer l'autre petite porte. Le pseudo « Cocoo » était inscrit en caractères gras comme la mère de Cocoo. Au-dessus, un autre plaisantin, ou le même, avait rajouté « Noix de ». J'aurais pas dit mieux. La porte était entrouverte. Après avoir jeté un regard périphérique (parisien, heure de pointe) autour de moi, je poussai la porte avec délicatesse pour avoir un aperçu de l'intérieur. Tout était sombre. Il y avait des cartons à peu près partout. Des bouteilles vides, aussi. Et dans un coin, se dressait un costume de Dark Vador qui rappelait une série de clips de campagne présidentielle. Je m'apprêtais à entrer, quand une main ferme vint se poser sur mon épaule. Cette fois-ci, c'est pas une blague, promis. Enfin, je crois.
« Drag ? »
C'était Arc.
Notre rédacteur VPMien d'élite réussira-t-il à obtenir une interview d'Arc ? Quelles autres surprise l'attendent ? Se prendra-t-il une bouteille de vin rouge vide dans la figure ? L'enquête-immersion continue !
A suivre ! …
Commentaires
Une réponse à “Enquête-immersion au Règne de la Pendule… 2/3”
[…] de fin d'années, outre Ginette Attaque, comme l'interminable enquête sur le Règne de la Pendule, et la rétrospective 2010 de BobMorane. Le design a changé, pour se […]