Rouen : la ville aux improbables résultats (Chroniques d’une théière, épisode 2)
Je lance aujourd’hui ma série de compte-rendu de campagne intitulée « Chroniques d’une théière ». Il s’agit pourtant du second épisode ! Le premier a déjà été écrit et je vous invite à le lire avant celui-ci, si ce n’est pas déjà fait, afin de mieux cerner la situation : https://vpmedias.fr/?p=37553
Un résumé de la situation sera de toute façon fait dans cet article.
Rouen ! Mine de situations aussi étranges qu’extraordinairement favorables à ma personne ! Car un nouvel acte s’est déroulé, et contre toute attente m’a permis de décoller (bon, pour les rimes, j’arrête ici :D) ! Revenons en arrière pour évoquer l’état de cette belle ville après la campagne précédente.
La dernière campagne
Si vous avez déjà lu l’article « Rouen : un second tour inattendu » (que je vous ai invité à découvrir au début de celui-ci), vous pouvez passer cette partie.
La campagne qui s’achevait m’avait désigné maire de Rouen, avec une large avance (58,74 % au second tour). Rien n’était pourtant joué au premier tour, car 4 alliances différentes étaient en état de se maintenir. Par un enchaînement de consignes de vote destinées à faire barrage à un candidat ou à un autre, je m’étais finalement retrouvé en duel avec Nytilchance, du PET. Mais, malheureusement pour elle, elle n’avait plus d’allié et les consignes de vote en sa faveur ne furent pas suffisamment efficaces pour lui permettre de me devancer.
Les candidats
Ce dénouement m’assurait un fort avantage au début de la campagne qui allait commencer. Pendant les premiers jours de la pré-campagne, nous, candidats déclarés, constations d’ores et déjà le faible rythme de dépôt des candidatures, et avions imaginé la situation qui pourrait se produire … sans penser réellement que cela puisse arriver. Et pourtant, nous ne fûmes que quatre candidats :
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Théière (Parti Loyal de l’Ouest)
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Souafran (Les Inconnus !!)
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Anarchaos (Un soir de Juillet)
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Momedelacloche (Parti Pour la République (PPR))
À noter que, si le PPR était alors pour la première fois (à ma connaissance) à Rouen, ce n’était pas le cas des autres partis, déjà en campagne à l’élection précédente (Souafran et moi-même en personne, et Anarchaos, à la place d’Ake).
De plus, un autre candidat, Omlette (parti de omlette) s’était présenté au début de la pré-campagne, avant de se retirer.
La campagne
Il y eut d’abord quelques soucis : après s’être entendus pour une journée sans corruption (avec succès), nous déplorâmes la reprise de l’envoi d’enveloppes et valises. Après avoir fait valoir son droit à la corruption et décidé de promouvoir l’idée de l’« œil pour œil, dent pour dent », Momedelacloche décida d’assaillir Souafran et moi-même, qui reconduisîmes notre alliance, de valises. Soucieux de respecter la volonté de notre adversaire de répondre au mal par le mal, nous l’avertîmes que nous nous apprétions à faire de même. Puisque lui et son nouvel allié (le seul candidat restant, Anarchaos), ne réagirent pas, nous nous lançâmes dans une lutte à coups de valises qui allait durer toute la campagne.
Malgré cela, au départ, tout se déroulait très bien. Je rassemblais dans les 4 premiers jours de la campagne plus de 40 % des intentions de vote, voire 52 % le second jour. Puis, l’énorme électorat indécis aidant – de même que l’énorme budget de nos adversaires pour la corruption -, tout bascula. Je me retrouvai le 5ème jour à 10 points de moins, soit 30 %, à égalité avec Momedelacloche. Puis, à la fin de la campagne, Anarchaos me rattrapa également, se retrouvant très proche de son allié.
Le premier tour
Le premier tour sonna le glas de mon mandat de maire. En voici les résultats :
Anarchaos (USJ) : 32,5 %
Momedelacloche (PPR) : 31,4 %
Théière (PLO) : 25,6 %
Souafran (LI!!) : 10,5 %
Je me retrouvai ainsi bon troisième, et mon allié Souafran, bon dernier. À ce stade, plus aucun doute n’est permis : je ne serai pas réélu maire, mais parviendrai à obtenir le poste de conseiller.
Je décidai ainsi de me maintenir, et Souafran donna donc sa consigne de vote en ma faveur, bien que cela ne pût suffire à la victoire.
Et mes deux opposants firent la plus grosse erreur qu’ils auraient pu faire.
L’entre-deux-tours
Momedelacloche ne se désista pas. C’était incroyable, mais surtout incroyablement stupide. En négligeant les variations de l’électorat durant l’entre-deux-tours (qui pourraient tout de même avoir une grande importance), les scores cumulés de Souafran et moi-même représentaient 36,1 %. Soit davantage que les deux autres prétendants au titre.
Tout allait se jouer au débat.
Le débat et le second tour
Mon débat fut bien noté, comme à mon habitude (en toute modestie), car il influença 15 % des électeurs. Ceux de mes adversaires furent au contraire hués de façon si brutale et opportune (pour moi), que je crus un instant qu’ils avaient été victimes d’un gigantesque complot. Anarchaos et Momedelacloche n’avaient en effet convaincu, respectivement, que 3 % … et 0 % des votants.
Une aubaine.
Une situation qui allait me sauver.
Car les électeurs décidèrent :
Théière (PLO) : 36,29 %
Anarchaos (USJ) : 36,26 %
Momedelacloche (PPR) : 27,45 %
Je ne réalisai pas immédiatement ce qui était arrivé. Malgré l’avantage extraordinaire de mes adversaires, j’étais parvenu à renverser la situation et à me faire réélire maire de Rouen (et Souafran, maire-adjoint) !
L’analyse
Comme toujours (enfin, comme la dernière fois), voici venu le temps de tirer des conclusions de cette situation.
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Tout d’abord, la corruption, qui fut très favorable à mes adversaires. En effet, Souafran et moi n’avions qu’un leader chacun (que nous avons tous deux dû remplacer), tandis que nos adversaires en avaient 3 ou 4 en service chacun. L’envoi d’enveloppes n’était dès lors plus viable pour nous, extrêmement coûteux, mais pas pour Anarchaos et Momedelacloche. Si vous avez des crédits, investir dans des leaders peut être utile face à des concurrents corrupteurs.
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Ce phénomène leur permit également, avec moins de gaspillage d’argent, de conserver un budget considérable pour attirer les indécis qui pullulaient (jusque dans les derniers jours, on ne descendit jamais à moins de 35-50 %). À la fin de la campagne, lorsque notre budget ne nous laissait plus user de cette stratégie, ils possédaient un avantage certain sur nous, car ils pouvaient fortement peser sur nos actions.
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Cela s’adresse à mes adversaires (et à ceux qui se comportent comme eux) : évaluez les risques avant de décider de trahir votre allié en ne vous désistant pas ! Dans votre intérêt commun, il vaut mieux ne pas le faire en général (sauf si vous pensez qu’il va vous trahir lui-même), car, dans tous les cas, il ne pourra jamais y avoir plus de 3 étoiles pour vous deux. Vous risquez au contraire d’en avoir moins !
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Une stratégie à laquelle j’avais pensé : puisque les deux candidats en tête sont obligés de se maintenir s’il n’y a pas d’autre candidat, pourquoi ne pas attendre la nuit, juste avant le vote, pour se maintenir, si ces deux candidats sont alliés et qu’il n’y a pas d’autre candidat susceptible de se maintenir ? Cela les empêcherait de faire candidature unique, dans le cas où celle-ci serait impossible à battre ! Le revers de la médaille serait l’incapacité à émettre un débat tôt dans la journée.
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Faites attention à vos débats ! Ils sont très importants et on ne le répétera jamais assez ! Faites attention aussi à ne pas en faire un trop long, ce qui m’arriva durant cette campagne … et à actualiser la page souvent, sous peine de se voir déconnecter et de devoir tenter d’adapter le texte aux nouveaux mots imposés, car je rappelle à ceux qui l’ont oublié qu’ils changent ! Oui, cela m’arriva durant l’entre-deux-tours …
En espérant que la lecture de cet article vous aura été agréable et instructive, je me lance pour une nouvelle campagne, briguant un troisième mandat !
N’hésitez pas à me laisser vos remarques en commentaires. J’en tiendrai compte pour le prochain épisode des Chroniques d’une théière.
Auteur : Théière
Cet article de la Tribune Libre a été sélectionné et placé à la une de VPMédias par les rédacteurs en chef en reconnaissance de sa qualité.
Commentaires
6 réponses à “Rouen : la ville aux improbables résultats (Chroniques d’une théière, épisode 2)”
Un article d’une très grande qualité ! Félicitations^^
Ça fait plaisir, merci :).
Article d’une grande qualité en effet. Une place de stagiaire te tend les bras si cela te dit.
Bel article mais récit très partisan et ça ce comprend.
Je ne reviendrais pas sur les notes du débat avec un grand sourire.
Bons jeux pot de thé ! :D
Zerozerosix : Pourquoi pas, je vais y réfléchir ;).
Anarchaos : Ben oui, c’est normal ^^.
(Je ne suis pas un pot de thé !)
Quoi donc ?