Épisode 1: L’aéroport
Précédemment, dans La mort aux palmes :
Ô Girard ! Girard ! Pourquoi es-tu un canard ? Renie tes palmes et abdique tes plumes ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus un belge !
Girard se retrouvait là, dans cet aéroport avec Sherlocck, son belge d’acolyte qui le suivait depuis qu’il avait quitté sa mare. Qu’elle lui manquait, sa petite mare bien tranquille. La vie lui paraissait plus facile là-bas, entouré de tous ses congénères. Mais c’était avant, avant que la réalité ne vienne frapper brusquement à sa porte.
Un matin de novembre, son réveil sonna plus tôt que d’habitude. Bizarrement, ce n’était pas sa musique habituelle, La danse des canards, qui vint le tirer du lit. « Tiens, ils ont mis du Wagner », se dit-il, les yeux encore à moitié clos par le sommeil. Soudain brusqué par la musique, il décida d’éteindre son réveil. Rien, la musique continuait. Alors, d’un coup de palme dont il avait le secret, il envoya valser le réveil, qui fit un vol de 200m avant de s’écraser en un plouf retentissant dans la mare. « Homerun !! » s’écria un congénère, et Girard fut applaudi par tous ses voisins. Et pourtant, la musique continuait, de plus en plus fort, comme si… elle approchait. C’est là qu’il le vit. Robertleretour était assis sur le bord d’un hélicoptère arborant les couleurs de la Foie Gras Corporation, le premier producteur vpmien de viande de canard. Robertleretour était le chasseur de canards le plus redouté, car il était sans pitié. Du haut de son hélicoptère, il tirait des filets sur les canards paniqués qui couraient dans tous les sens au sol. Robertleretour était un monstre, mais un monstre doublé d’un sacré tireur, si bien qu’il ne ratait jamais les canards, allant jusqu’à en mettre 3 dans le même filet ! Bientôt, Girard se retrouva parmi les derniers encore en liberté. Laissant tout sur place, ne portant que sa chemise hawaïenne et sa casquette, il se mit à sprinter pour fuir le combat. Mais Robertleretour l’avait vu, et il ne comptait pas en rester là.
« GIGIIII !!! » Retour au présent, c’était Sherlocck. Qu’est-ce qu’il me veut encore, pensa Girard, avant de se rappeler la déclaration qu’il venait de lui faire. Il se tourna alors vers le belge, qui le regardait avec attention, son énorme loupe pointée sur le bec du canard.
– Écoute Sherly, je sais pas quoi te dire, depuis que… enfin depuis que tu sais quoi… (Une princesse-journaliste people les avait pris en photo ensemble alors qu’ils partageaient un lit dans une chambre d’hôtel par manque d’argent. Ce qui l’avait profondément gêné, mais surtout qui avait remis Robertleretour sur la piste du palmipède.)
– Je te parle pas de ça, sale canard !! (Le belge avait un profond respect pour Girard) Il est là.
Sherlocck avait raison, Girard commençait même à le voir s’approcher. C’était un homme assez fort, mais incroyablement petit, et qui trimbalait pour une raison inconnue une hache sur son épaule. A mesure qu’il marchait — lentement, très lentement — , Girard aperçut que le nain trimbalait quelque chose d’autre derrière lui. Une elfe ! Il tirait en effet derrière lui une cage posée sur des roulettes, dans laquelle se trouvait une elfe enchaînée. Quand ils furent arrivés à leur hauteur, Girard, par réflexe, cracha sur l’elfe en signe de mépris. Le nain sembla apprécier. Alors Sherlocck fit de même.
– Toi le palmé, tu me plais, dit Gameknight. Par contre l’autre baltringue qui pue la friteuse, c’est qui ?
– Je te présente Sherlocck, il est… mon acolyte. C’est lui qui me suit dans mes aventures depuis 8 mois.
– Un canard et un belge, on aura tout vu ! Bon les nazes, vous avez ce qu’il faut ?
Girard et Sherlocck sortirent de leur valise les quelques plakass qu’ils avaient gagné en faisant campagne à Nantes, où ils s’étaient installés il y a quelques mois. Soudainement, les yeux du nain prirent une couleur verte, et un « $ » doré se mit à clignoter dans un bruit de caisse enregistreuse. Girard, pas habitué à la vie moderne, ne comprenait pas ce changement d’attitude chez le nain. Celui-ci parut remarquer que le canard le regardait bizarrement et secoua la tête. Les clignotements cessèrent.
– C’est parfait. Maintenant allons-y ! J’espère au moins que vous n’êtes pas suivis ?
– Non, répondit Sherlocck du tac au tac. J’ai constamment regardé derrière nous avec la loupe, je crois que nous les avons semés.
– MAUDIT CANARD, JE TE RETROUVE ENFIN !
C’était Robertleretour. Sherly est vraiment un mauvais détective, se dit Girard, qui envisagea alors de troquer son acolyte contre le nain. Plus petit mais plus fort… Enfin, ce n’était pas le moment de réfléchir. A nouveau, Girard avait la mort aux palmes. Sherlocck, déjà, paniquait à la vue de Robertleretour. D’après ce qu’il lui avait dit, il avait bien connu le chasseur de canards à une époque — ils étaient même amants. Toujours est-il que là, le belge tournait sur lui-même en criant « une fois ! une fois ! », ce qui aurait pu être marrant si la mort n’était pas à ses palmes.
Heureusement, Robertleretour était encore loin. Les trois compères se dépêchèrent d’atteindre le guichet d’enregistrement des bagages bousculant au passage de nombreux voyageurs. Girard et Sherlocck montrèrent leur billet et donnèrent la valise à la charmante dame qui tenait le guichet. Puis le nain présenta ses deux billets. Deux billets pour un si petit homme ? Le nain voyagerait avec sa hache, qui aurait sa place à côté de lui ; tandis que l’elfe serait entassée dans la soute avec les autres bagages.
Pendant ce temps, Robertleretour réduisait la distance entre eux. Il avait montré aux douanes la photo de Girard et la recette de son meilleur foie gras, leur expliquant que la viande de ce canard était nécessaire. Par chance, les forces de l’ordre étaient trop occupées à traquer un jeune rouquin d’1m25 pour fournir des renforts au braconnier. Toutefois, ils le laissèrent passer sans le contrôler, et Robertleretour rattrapait rapidement nos héros…
Épisode 2: Le terminal
Précédemment, dans La mort aux palmes :
Un canard ! Un canard ! Mon compte en Suisse pour un canard !
Robertleretour rattrapait rapidement nos héros. Enfin plus particulièrement le plus petit des trois, le fier Gameknight. Girard sembla remarquer que le nain ne courait plus à leurs côtés, et se retourna, le regardant avec une certaine exaspération. « Nous… les nains… sommes… pfff… des sprinters », marmonna-t-il tout essoufflé. Rapides sur les courtes distances. Seulement, cela faisait à peine 30 secondes que le nain courait, et il n’avait parcouru que quelques mètres. S’il avait du lui trouver une excuse, Girard aurait dit que son imposante hache l’encombrait — ce qui n’était pas faux — , mais jamais il n’aurait pris la défense du nain. Le nain d’ailleurs sembla s’en rendre compte, et décida de se délester de sa hache. Il l’envoya valdinguer derrière lui, espérant toucher par chance Robertleretour.
Évidemment, ce ne fut pas le cas. Un jeune lapin, qui traversait avec des valises pleines à craquer de plakass, se prit la hache en pleine tête, avec une violence qui lui fit lâcher ses valises. Celles-ci tombèrent avec fracas et s’ouvrirent, offrant à la vue de tous les plakass sonnants et trébuchants. Et ce fut le chaos. Tous les passants se jetèrent sur les valises et commencèrent à se taper dessus. Le nain, qui pourtant prenait de la distance avec Robertleretour, se mit à courir dans le sens inverse et se retrouva rapidement dans la mêlée. Le chasseur de canards en avait même oublié sa cible, et donnait de grands coups à quiconque l’empêchait de s’approcher des précieuses valises. Girard retint Sherlocck, qui semblait à deux palmes de tourner les talons lui aussi. Ils s’arrêtèrent un temps pour observer la scène apocalyptique, avant de se rappeler qu’ils avaient un avion à prendre.
– Et le nain ?, demanda Sherly
– Il a choisi son destin, répondit Girard.
Pas du tout tristes d’avoir abandonné le cupide nain, ils reprirent leur route vers le terminal de départ, qu’ils rejoignirent sans encombre, tout le monde étant occupé dans le hall d’enregistrement des bagages. Régulièrement, ils croisaient des forces de sécurité courant vers les bruits, qui s’estompaient à mesure qu’ils s’éloignaient. Arrivés au terminal, ils durent patienter une petite demi-heure. Sherlocck acheta le dernier Friteuse magazine au relai, tandis que Girard se plongea dans une lecture autrement plus philosophique. Il avait presque fini la première histoire de son Picsou quand une charmante hôtesse vint les chercher. Girard et Sherlocck avaient pris un pass premium qui leur permettait d’avoir une suite de 30m² pour eux tous seuls dans l’avion.
Après avoir passé en revue tout l’équipage, sauf le commandant qui n’était pas encore arrivé, Girard et Sherlocck pénétrèrent dans la suite Bobmorane, en hommage au plus grand aventurier que VPM ait porté. La pièce était encore plus luxueuse que sur les photos : un lit énorme que Sherlocck et Girard auraient bien pu partager avec une dizaine de charmantes hôtesses — c’est pour donner une idée de la taille, bien sûr, Girard était un canard vertueux — ; un minibar encore plus énorme, avec plein de boissons alléchantes et de petits gâteaux ; une friteuse de luxe, sur laquelle Sherlocck se rua pour préparer des frites, son magazine à la main ; une mini-mare dans laquelle Girard vint directement se plonger ; un écran plasma qui était déjà allumé et diffusait un film dans lequel on entendait un cri strident.
« Mais quel baltringue celui-là !! » Quelle ne fut pas la surprise de Girard et Sherlocck quand il virent le nain, assis dans un énorme fauteuil, une pile de plakass à son côté, qui regardait Frodon se faire poursuivre par les nazguls. Sherlocck poussa un grognement et se plongea à nouveau dans la cuisson des frites. Girard sorti de sa mare pour aller voir le nain. Il avait de nouveau sa hache, sur laquelle était restée une oreille de lapin. Girard fit une moue dégouttée, que Gameknight remarqua : « J’ai de quoi accompagner les frites. » Girard retourna barbotter dans sa mare en pensant au pauvre lapin.
L’avion s’apprêtait à décoller, et tous attachèrent leurs ceintures. « Bonjour à tous, bienvenue dans ce vol de Banana Airlines à destination de Marseille. Pensez bien à attacher vos ceintures pour le décollage de l’avion, ça risque de secouer je suis pas super réveillé ce matin. Tout l’équipage vous souhaite un excellent voyage… Je suis Cahuzac, et je serai votre commandant de bord. » Jesuiscahuzac ! C’était le jumeau de Robertleretour. Alors qu’il se croyait enfin en sécurité, Girard avait de nouveau la mort aux palmes…
Épisode 3: Le décollage
Précédemment, dans La mort aux palmes :
Des frites ! des frites ! des frites, des frites, des frites !
Sherlocck finissait la cuisson de ses frites quand l’annonce du commandant de bord parut à leurs oreilles. Une annonce qui leur glaça le sang, à commencer par celui du canard, qui faisait les cent palmes dans sa mini-mare. Il lui fallait trouver une solution pour sortir de l’avion. Gameknight, lui aussi, avait été secoué par l’annonce : il avait bondi sur Sherlocck et enfournait frite sur frite. Le belge d’ailleurs, faisait une nouvelle crise, hurlant à la mort « une fois ! une fois ! », sautant à cloche-pied en tournant sur lui-même. Au bout de quelques instants, il vacilla tant la tête lui tournait, tandis que le nain avait fini les frites. Girard décida de reprendre les choses en palme — après tout, c’est le héros de notre histoire.
Sortant ses amis de leur torpeur, il les mena vers la sortie de la suite Bobmorane. Heureusement, la porte n’était pas fermée à clé, et ils purent donc sortir sans encombre. Ils se dirigèrent donc vers l’une des portes de l’avion, espérant sortir en toute discrétion. Ils atteignirent la sortie. Trop tard, l’avion se mettait en branle et prenait de la vitesse sur la piste. Gameknight, essoufflé, en pleine digestion de ses frites, s’adossa contre la porte, qui se dégonda et tomba dans le vide, entraînant le nain avec elle. Il est vrai que Banana Airlines n’était pas spécialement connue pour la fiabilité de ses appareils. Toujours est-il que le nain ne trouva rien d’autre que la palme de Girard pour s’accrocher, ce qui le fit basculer lui aussi hors de l’appareil. Le canard tendit alors son bras vers le belge dans l’espoir qu’il l’attrape avant de tomber dans le vide. Ce dernier tenait encore dans ses mains sa friteuse de compétition, seule source de réconfort depuis qu’il avait appris que Jesuiscahuzac pilotait l’avion. Il croisa le regard de Girard, qui y lut une hésitation : Sherlocck choisirait-il la friteuse ou son ami ? Au dernier moment, il la lâcha et rattrapa Girard ; le belge vacilla. L’avion dépassait le milieu de la piste, et nos trois compères restaient plantés là, le belge tenant le bras d’un canard supportant bien malgré lui le poids d’un nain sur sa palme.
Ce fut un coup de klaxon qui les réveilla. Robertleretour les poursuivait dans un véhicule de transport de bagages et rattrapait l’aéronef. Il klaxonnait comme un forcené, rouge de rage. Comment avait-il fait pour les retrouver si vite ? A côté de lui, il y avait tout un arsenal de chasseur de canard : un fusil de précision, une épuisette géante et d’autres outils de mort. Lorsqu’il le vit, Sherlocck faillit lâcher ses amis et détaler dans l’avion, mais le nain l’en empêcha. Il était en train de grimper sur le canard, ce qui alourdit le poids que supportait le belge. Le nain était lourd, et il froissait les belles plumes de Girard, qui toutefois se résigna. L’avion accélérait, et pourtant Robertleretour se retrouva rapidement à leur niveau. Gameknight, qui achevait d’escalader le canard, tendit alors sa main à Sherlocck qui la prit. Mais la main du belge était pleine d’huile de friteuse, et le nain tomba dans le vide, comme dans les films, au ralenti. « Nooooooon », s’écrièrent nos trois héros à l’unisson. Robertleretour, au pied de l’avion, vit la chute du nain. Et comme la scène se déroulait au ralenti, il n’eut aucun mal à tendre son éprouvette. Le nain était prisonnier du chasseur de canards.
Sauf que la voiture de Robertleretrour n’avançait pas au ralenti, et celui-ci avait lâché le volant pour capturer Gameknight. Flanchant sous le poids d’un nain au ventre rempli de frites fraîchement englouties, le véhicule bascula dangereusement sur ses deux roues de gauche. Ne tenant plus l’épuisette qu’avec sa main gauche, Robertleretour donna un grand coup de volant avec sa main droite. Grossière erreur : la voiturette parti en tonneaux. Girard et Sherlocck virent alors le nain profiter du chaos pour sortir de l’épuisette et sprinter vers un hangar.
Ils ne virent pas la suite, puisque l’avion, enfin, décollait. Sherlocck aida Girard à remonter, et c’est là qu’ils se rendirent compte qu’un gros voyant rouge clignotait au-dessus de ce qui était il y a quelques instants la porte de l’appareil. Une alarme assourdissante traversait l’appareil. Ils entendirent des pas qui s’approchaient d’eux, récupérèrent la hache du nain et entrèrent dans la première cabine qui se présentait à eux. Ils se trouvèrent nez à nez avec un rouquin d’1m25 aux yeux bleus pétillant de malice. C’était Paskalou, le fugitif recherché activement pour métagaming.
– Coin coin ?, fit Girard
– Salut !, lança le roux.
Ils se regardèrent pendant un certain temps. Puis ils discutèrent. Girard et Sherlocck racontèrent leurs aventures à Paskalou, tandis que ce dernier leur expliqua qu’il était victime d’un énorme complot et qu’il n’avait jamais triché en campagne. Désormais, Sherlocck et Girard étaient officiellement des fugitifs, ils décidèrent donc de lier leur destin à celui du roux. Un nain de perdu, un de retrouvé.
– Bon, maintenant il faut qu’on quitte cet avion, dit Paskalou. Ils vont nous attendre à Marseille, ils doivent savoir que je suis monté, et vous êtes poursuivis vous aussi.
– Très bonne idée !, acquiesça Sherlocck.
– Non, pas très bonne idée, répliqua Girard. On a pas de parachutes et on sait pas où en trouver…
– Que faire alors ?, demanda Paskalou.
– Nous allons prendre le contrôle de l’avion !
Épisode 4: Atterrissage forcé
Précédemment, dans La mort aux palmes :
Y a-t-il un canard dans l’avion ?
« Aaaaaaah ! » L’avion piquait dangereusement du nez. Jesuiscahuzac gisait à terre, inconscient, dans la cabine de pilotage. La vitesse de l’appareil augmentait tandis que l’altimètre s’affolait, son aiguille défilant à toute vitesse. Girard et Sherlocck s’étaient installés à la place du pilote et du copilote. Le belge appuyait frénétiquement sur tous les boutons, tapotant sur l’altimètre en espérant redresser ainsi la trajectoire de l’avion. Sa dernière trouvaille ? Ouvrir les soutes à bagages. Girard vit ainsi dans le rétroviseur des dizaines de valises tomber dans le vide. Il aperçut même la cage de l’elfe, qui tombait pendant que celle-ci hurlait. Sherly était vraiment un idiot parfois. Paskalou, le rouquin en cavale, avait rejoint le pilote au sol, évanoui. Comment nos héros en étaient-ils arrivés là ? Mieux vaut ne pas conter ce passage violent des aventures de nos héros. Sachez juste qu’une fois de plus, le canard a prouvé sa bravoure en combat singulier, sous les yeux ébahis et les bravos de ses deux comparses. Et d’ailleurs, on n’a plus le temps pour raconter ça, rappelez-vous, leur avion est en train de se crasher là !
– Bon Sherly, va réveiller le rouquin au lieu de faire n’importe quoi.
– Sale canard, répondit-il, mais il s’exécuta quand même.
En se levant, Sherlocck tituba et se ramassa sur le tableau de bord. « Bip bip bip bip », un voyant rouge s’était mis à clignoter : Sherly avait appuyé sur le bouton pour expulser le kérosène des réservoirs. Girard n’était décidément pas aidé. Pour couronner le tout, Jesuiscahuzac semblait reprendre ses esprits. Sans lui laisser le temps de se lever, Sherly l’assomma d’un violent coup de frite — le narrateur se passera de commentaire. Il sortit alors de la cabine, Girard n’entendant plus que des bruits dans le couloir derrière. Il était concentré sur l’avion, et essayait de redresser le manche. Rien n’y faisait, Jesuiscahuzac l’avait coincé quand Girard avait écrasé sa tête dessus. Alors que l’avion prenait de la vitesse et s’approchait du sol, il décida d’utiliser les volets pour tenter de ralentir la chute. C’est alors qu’il entendit un grand bruit, tandis qu’une odeur de cramé envahissait la cabine. Sherlocck avait utilisé un défibrillateur pour réanimer le roux. La bonne nouvelle, c’est que Paskalou était bien réveillé, la mauvaise c’est que ses cheveux autrefois si roux étaient en feu. Le belge s’empara alors de l’extincteur de la cabine et aspergea le roux — ainsi que Girard, le tableau de bord et le pare-brise de l’avion. Nos héros pataugeaient maintenant dans la mousse anti-incendie, qui emplissait toute la cabine.
– Mais qu’est-ce qu’il se passe ?, s’écria Paskalou.
– On est en train de se crasher, répondit le canard.
– Aaaaaaah !
Le roux manqua de s’évanouir, mais le belge le rattrapa. Ils ne pouvaient plus compter sur les talents de pilote de Girard pour sauver leur peau, maintenant que le poste de pilotage était inutilisable. Ils sortirent donc de la cabine, et se rendirent au cœur de l’avion, où se trouvaient les autres passagers. L’appareil penchait de plus en plus vers l’avant, il leur était donc difficile de progresser vers la queue de l’avion. Et pourtant, quand ils rejoignirent les autres passagers, le calme régnait : chacun était assis confortablement dans son fauteuil, la ceinture attachée, tandis que les hôtesses leur apportaient à boire quand ils le désiraient. En arrivant, Paskalou hurla de nouveau. Et là, ce fut la panique.
– C’est Paskalou le rouquin…, commença un passager près d’un hublot.
– 1m25, recherché pour métagaming…, poursuivit un autre à l’autre bout de la pièce.
– Aaaaaah !, hurlèrent-ils tous à l’unisson.
Détachant leurs ceintures, les passagers se mirent à courir dans tous les sens, terrorisés. Certains cassèrent les hublots pour sauter de l’avion, bientôt imités par d’autres, et d’autres encore. Au bout de quelques instants, il ne restait plus dans l’avion que nos trois héros.
Et puis plus rien, le silence absolu, l’obscurité totale. La mort serait-elle enfin parvenue aux palmes de Girard ? Pas encore : progressivement, l’ouïe revenait à nos héros, qui ne percevaient plus qu’un son sourd. Nos trois héros se relevèrent difficilement, toujours dans l’obscurité, les hublots ne laissant pénétrer aucune lumière.
– Sherly, t’es mort man ?, demanda Girard, qui s’étonna immédiatement de s’inquiéter pour le belge.
– Yeah man, répondit-il.
– Moi aussi je vais bien, grommela Paskalou.
Ils étaient sains et saufs. Restait désormais à quitter l’avion et à trouver où ils étaient. C’est là que quelqu’un frappa à la porte de l’appareil.
– On est làààà, s’écrièrent en cœur nos héros.
La porte, alors, s’ouvrit, inondant de lumière l’intérieur de l’avion. Une personne se tenait là. Éblouis, nos trois héros n’y virent pas grand chose, au début. Et puis ils distinguèrent une femme richement vêtue.
– Bonjour mes amis. Je suis la princesse Bellazelda, soyez les bienvenus dans mon royaume.
La suite, au prochain épisode de La mort aux palmes…
Rendez-vous le 3 mars pour découvrir la suite de ces aventures récompensées par la Palme d’Or au festival de VPM !
Commentaires
6 réponses à “La mort aux palmes — Ép. 1 à 4”
Enfiiiiin, le retour de la mort aux palmes. Je vois que mes tentatives d’intimidations ont fonctionné.
Du coup, il va encore falloir attendre 1 semaine pour une nouvelle partie :'(
Je suis bien d’accord avec le Belge (pour une fois !) : on a droit à du réchauffé, là, on veut la suiiiiiiiite !
C’est toujours un plaisir de te relire, mais j’aimerais bien connaître la suite! ;)
J’adore ton histoire petit canard ! Je serai fier d’en être un des protagonistes dis donc. Quelle plume (de canard)
Merci pour vos retours, chers lecteurs assidus de VPMédias !
Sachez que votre canard préféré (et ses compagnons de fortune) revient la semaine prochaine pour des aventures plus ancrées dans l’actualité vpmienne que jamais !
Très amusant cette petite histoire en tout cas ^^
J’ai envie de connaître la suite mon gigi !